Mardi 22 avril 2014
A 18h00, je préside la Messe de la veille de la fête de Saint Georges dans l’église historique de saint Georges de Rachkida, village chiite. Grâce à Madame Ray Mouawad présidente de « l’Association pour la Restauration et l’étude des Fresques Médiévales du Liban » (AREFMEL) nous avons commencé l’année dernière la restauration de cette église avec une équipe de spécialistes ukrainiens. La partie la plus ancienne est byzantine du VI° siècle ; et l’autre partie est du XII°siècle du temps des Croisés.
Un accueil triomphal nous est réservé. Cheikh Rida, Recteur de la Mosquée, est à la tête de ses fidèles (chiites) pour nous accueillir à l’entrée du village. Les fidèles (maronites) de Ebrine sont là avec leur curé, Père Moufarrej. Cette église appartient à Ebrine mais a toujours été gardée par leurs voisins de Rachkida. Quel exemple de convivialité ! Je préside la Messe en présence de centaines de fidèles venus surtout de Ebrine, mais aussi de la région. Dans mon homélie, j’ai insisté sur la présence chrétienne sur cette terre qui remonte aux Apôtres et aux premiers chrétiens, ainsi que sur la convivialité islamo-chrétienne qui témoigne des valeurs communes. « L’église Saint Georges, où nous célébrons aujourd’hui cette Eucharistie, témoigne de la présence chrétienne sur cette terre - la partie ancienne remonte au VI° siècle, donc avant l’arrivé de l’Islam – et montre que les chrétiens ont dépassé depuis bien longtemps la psychose de la peur et ont accepté de vivre avec leurs frères musulmans dans le respect tout en confessant leur foi en Celui qui est mort et ressuscité pour sauver tous les hommes ». « Nous sommes donc originaires de cette terre et bien enracinés, ai-je poursuivi, et authentiques dans notre témoignage. Soyez tranquilles ! Le christianisme a ses racines profondes ici et n’a fait que témoigner de la présence du Christ dans l’ouverture, le dialogue, le respect et le service de l’homme, tout homme, dans la charité. Et votre présence ensemble aujourd’hui, chers fils et filles de Ebrine et de Rachkida, en est l’expression la plus éloquente ».