Jumelage
Rencontre des enfants de Saint-Etienne avec Père Mounir, Evêque de Batroun, Jeudi 22 mai 2014
Père Mounir écrit dans son journal :
Je reçois en matinée, dans les bureaux de l’évêché à Batroun, un groupe d’enfants de l’école Saint Ennemond à Saint-Etienne (France) venus au Liban avec leur institutrice, Madame Nadine Cisek, engagée dans la voie du jumelage entre nos deux diocèses de Saint-Etienne et de Batroun. Ils sont quatorze, onze enfants et trois animateurs, chrétiens et musulmans. Ils sont au Liban pour une semaine dans le but de côtoyer des enfants libanais et de mieux connaître les péripéties de leur vie quotidienne au milieu d’une société qui a connu la guerre et qui subit toujours ses conséquences. Ils cherchent aussi à mieux saisir le secret de la convivialité entre les Libanais, chrétiens et musulmans, dans un contexte marqué par la montée du fanatisme politique et du fondamentalisme religieux.
Ils avaient bien préparé leur rencontre. L’un d’entre eux, Farès, commence par présenter son école et ses camarades ; puis il prend son papier et lit :
« Nous avons rencontré Père Lebrun (Mgr Dominique Lebrun, Evêque de Saint-Etienne) à l’évêché de Saint-Etienne. Il nous a dit que le diocèse de Saint-Etienne est jumelé avec celui de Batroun depuis longtemps. Alors nous venons vous rencontrer ici à Batroun pour vous connaître, vous dire un grand bonjour de Saint-Etienne et vous poser quelques questions :
- Connaissez-vous Saint-Etienne ? Vous y êtes venu souvent ?
- Qu’est-ce qui se passe quand deux diocèses sont jumelés ?
- Est-ce qu’ici vous avez la même mission que le Père Lebrun à Saint-Etienne ? Et quelle est au juste la mission de l’Evêque ?
- Quelle est la mission du prêtre ? Et la mission du prêtre marié, puisque vous avez des prêtres mariés au Liban, est-elle différente de la mission du prêtre chez nous ? Les femmes peuvent-elles devenir prêtres ou évêques ?
- Est-ce que Batroun est aussi grand que Saint-Etienne ?
- Les élèves des écoles de Batroun viennent vous rendre visite aussi comme nous ? Et d’autres écoles de France viennent aussi ? ».
J’ai pris le temps de répondre à leurs questions, quoique certaines m’aient agréablement étonné. J’ai commencé par leur donner un aperçu historique du jumelage entre nos deux diocèses instauré après les JMJ de 1997, insistant sur les liens qui sont nés entre les évêques, les personnes, les familles et surtout les jeunes qui ont coordonné ensemble les différentes JMJ, notamment celles de Rome (2.000), d’Allemagne (2005) et d’Espagne (2011) ; et les différents voyages et pèlerinages organisés dans les deux sens, au Liban et en France.
J’ai parlé aussi des liens d’amitié qui me lie à leur évêque Mgr Pierre Joatton et à son successeur Mgr Lebrun, depuis que j’ai été à son ordination le 9 septembre 2006, et qui est venu à son tour à mon ordination le 25 février 2012.
Je me suis arrêté surtout sur leurs questions plutôt théologiques concernant la mission de l’évêque, Père et Pasteur qui se sacrifie pour ses « brebis », et celle du prêtre marié dans notre tradition orientale. Et j’ai dû faire des « acrobaties » pour expliquer le rôle des femmes et leur mission dans l’Eglise voulues par Jésus Christ lui-même non dans le rang des Apôtres mais dans celui de Marie sa Mère et des autres Maries et femmes qui ont porté la Bonne nouvelle de la résurrection dans une sensibilité féminine différente de celle des hommes.
Ils m’ont enfin présenté un cadeau fait de leurs propres mains et m’ont donné rendez-vous dans leur école à Saint-Etienne au début d’octobre prochain. Ils m’ont transmis les salutations du Père Lebrun et m’ont remis une lettre du Père Louis Tronchon, responsable du Comité du jumelage à Saint-Etienne, avec en annexe la proposition de programme du séjour de notre délégation de jeunes à Saint-Etienne du 2 au 6 octobre prochain.
Nous préparons en fait un voyage d’un groupe de jeunes batrounais à Saint-Etienne dans le cadre du jumelage du 2 au 6 octobre 2014.