Visite pastorale de Sa Béatitude le patriarche Raï
Dans le diocèse de Batroun
Samedi 23 mai 2015
Dans le cadre de la démarche synodale diocésaine, Sa Béatitude le patriarche Béchara Boutros Raï a bien voulu répondre à mon invitation pour une visite pastorale dans le diocèse durant laquelle il bénirait le lancement de deux projets synodaux :
Le premier est celui d’une institution sociale à Mrah Chédid qui commencerait par accueillir des enfants orphelins ou en situation difficile. Et c’est un projet qui me tient à cœur depuis longtemps vu mon expérience personnelle.
Le second est celui d’une croix géante à la fois religieuse et touristique à Ijdabra.
Le samedi 23 mai, à 10h30, Sa Béatitude arrive à Smarjbayl, première étape de sa visite. Devant l’église saint Nohra, où j’ai été ordonné prêtre le 13 septembre 1977. Un accueil triomphal lui était réservé. Je suis là, en compagnie de S. Exc. Mgr Paul Emile Saadé, en tête des fidèles qui jubilent de joie à sa descente de voiture. Il passe sous les arcs de triomphe en palmiers en saluant les fidèles pour entrer dans l’église qui date du temps des Croisés, construite sur des vestiges romains et phéniciens. Car Smarjbayl fut dans l’histoire le lieu de refuge du roi phénicien de Jbayl-Byblos. Après la prière, père Elie Saadé curé, commence par un mot d’accueil dans lequel il dresse l’historique de Saint Nohra, martyr du IV° siècle, ainsi que celui de l’église. Un échange de cadeaux a suivi.
Sa Béatitude répond :
« Cette visite s’insère dans le cadre du synode diocésain qui a deux ans pour dire avec Mgr Mounir et tout le diocèse de Batroun que nous marchons ensemble suivant le thème et la devise du synode : ‘à la suite de Saint Jean-Maroun (Premier patriarche et patron du diocèse), nous nous renouvelons et nous nous sanctifions par le Christ Jésus’. Cette démarche nous la vivons ensemble ; car votre synode diocésain a pour objectif d’appliquer le Synode Patriarcal Maronite, conclu en 2006, et dont notre cher monseigneur Mounir a été un acteur essentiel et continue de l’être dans la le comité de Suivi, et il est pionnier dans ce sens. Ce synode est donc le synode de toute notre Eglise, et notre visite aujourd’hui voudrait signifier notre adhésion à cette démarche spirituelle.
Je voudrais saluer les dix-sept commissions qui se partagent le travail synodal au niveau de tous les thèmes traités dans le Synode Patriarcal Maronite et qui ne se contentent pas de réfléchir et de composer les textes, mais aussi de prendre des initiatives pastorales, sociales et culturelles.
Ici dans le diocèse de Batroun, nous portons un lourd patrimoine maronite avec Saint Jean-Maroun, Evêque de Batroun en l’an 675 puis Premier patriarche et fondateur de l’Eglise maronite en 686, et tous les saints qui ont suivi. Cela montre que nous avons ici des racines séculaires. Le synode diocésain nous appelle au renouveau à travers le retour aux sources pour repartir avec plus de courage et d’espérance, par la force de l’Esprit, dans une nouvelle mission. Notre société est menacée aujourd’hui car elle vit loin de Dieu ; et une société qui vit loin de Dieu est une Babel, une société du chaos ! ».
Sous les applaudissements, il quitte smarjbayl, je l’accompagne dans sa voiture, pour Mrah Chédid, à un kilomètre, où nous avions célébré la veille les funérailles d’un capitaine des FSI (Forces de Sécurité Intérieure) – Brigades anti drogues, Edmond Semaan de 26 ans, tué dans une mission à Brital, non loin de Baalbek. Les gens qui sont encore sous le choc - j’avais passé toute la journée avec eux hier - ont tenu à accueillir le patriarche dans la dignité.
A l’accueillir à l’entrée du village il y avait les habitants précédés des prêtres, religieux et religieuses du diocèse, ainsi que les scouts maronites et les jeunes du Mouvement des Chevaliers de Marie portant des drapeaux du Liban, du Vatican, du Patriarcat et du diocèse. Sur le podium, M. Souhail Matar, membre du Secrétariat général du synode, ouvre la célébration en demandant « une minute d’amour et d’applaudissements pour le martyr Semaan. Hier nous avons accompagné notre martyr dans son entrée dans le Royaume, et aujourd’hui, nous vous accueillons Béatitude dans la joie pour témoigner de la naissance d’une institution humaine sociale au service des petits et des grands qui trouveraient des sourires pour les accueillir ».
Je prononce ensuite mon mot :
« Béatitude,
Malgré l’événement surprise du martyr de notre cher Edmond Semaan et le glaive qui a transpersé les cœurs des parents et des habitants, Mrah Chédid a voulu tenir à son rendez-vous avec vous et à vous accueillir dans l’estime et la joie ; parce que ses habitants sont des gens de foi et d’espérance en la résurrection avec le Christ Jésus et par ce qu’ils sont fiers d’avoir donné un martyr à la patrie qui intercéderait pour eux du ciel.
Je vous remercie tous pour votre présence.
Le 2 mars 2013, et à l’occasion de la fête de Saint Jean-Maroun, Premier patriarche et patron du diocèse, j’avais lancé la convocation au synode diocésain qui a pour objectif le renouveau spirituel, personnel et institutionnel en application du Synode Patriarcal Maronite, en prenant pour devise : sur les pas de Saint Jean-Maroun, nous nous renouvelons et nous nous sanctifions par le Christ. Ce jour-là vous présidiez la Messe, Béatitude, et vous aviez dit : « nous vous félicitons pour cette initiative, et comme si ce couvent – cette résidence épiscopale – était préparé à accueillir le synode diocésain que nous appelons le printemps du diocèse ! ».
Alors que nous sommes actuellement dans la deuxième année, que nous avons appelée l’année des initiatives, et alors que les dix-sept commissions s’activent à créer des initiatives qui nous permettraient de marcher ensemble et de répondre à l’appel à la sainteté et au renouveau, vous voilà de nouveau avec nous aujourd’hui pour bénir le lancement des travaux dans l’Institution Sociale Saint Etienne à Mrah Chédid, à partir de laquelle notre Eglise diocésaine témoigne par sa proximité aux plus démunis.
Cette institution sera construite sur un terrain et une ancienne bâtisse donnée au diocèse par M. John Stephens, américain originaire de Mrah Chédid, en signe de reconnaissance pour ses parents, son village d’origine et sa région de Batroun. Il avait fait construire une école en 1970. Trente-cinq ans après, et n’ayant pas pu réussir à la faire démarrer comme il faut, il l’avait offert au diocèse en espérant réaliser la mission qu’il espérait au service des enfants dans le besoin. Et après avoir étudié toutes les possibilités qui se présentaient, nous avons décidé de restaurer le bâtiment ancien et d’y ajouter du nouveau pour y fonder l’Institution Saint Etienne, patron de la famille Stephens, qui serait ouverte à un centre social multiforme – orphelinat, école technique, etc… - capable d’accueillir des enfants de notre diocèse dont les familles sont en difficultés sociales et financières.
L’Eglise s’intéresse à la question sociale et se met au service de la charité en réponse à l’appel du Seigneur Jésus qui nous dit : « tout ce que vous faites avec l’un de ces petits, c’est avec moi que vous le faites » (Mt. 25,40). Et notre Eglise, dans sa démarche synodale, s’efforce d’incarner cette charité dans les personnes qu’elle sert, parce que « sa mission réside dans le fait d’humaniser le monde, que ce soit les hommes, la nature ou les conjonctures. De plus elle œuvre en vue de créer la civilisation de l’amour dans le monde ». (Synode Patriarcal Maronite, Texte 20, N°2). Je considère aujourd’hui et je crois que la Providence a mis sur mon chemin cette institution pour me permettre de prendre soin des enfants et des jeunes en besoin d’amour. Et ce parce que je suis personnellement expérimenté dans ce type de situations, moi qui ai été orphelin depuis l’âge de cinq ans après le martyr de mes deux parents.
Et comme l’ancien bâtiment nécessite une restauration et une ajoute pour être digne de ceux que l’Institution va accueillir, il était urgent de trouver le financement. La Providence a envoyé Maître Issam Younes, membre du Conseil diocésain consultatif, pour adopter ce projet. Il est allé chercher des amis et a fondé « l’Association bénévole pour la formation » dans le but de soutenir notre institution avec la collaboration de M. et Madame Ziad Fadel et M. et Mme Halim Zeenny, qui sont venus exprès des Etats-Unis pour prendre part à cette célébration.
Nous vous remercions, Béatitude, pour votre encouragement, et nous vous promettons de rester fidèles à la vocation et à la mission de notre Eglise batrounienne sur les pas de nos saints, et de rester attachés à notre terre sainte et à notre cher Liban, Pays Message ».
Sa Béatitude a répondu :
« Je suis entré à Mrah Chédid avec beaucoup d’émotion et de tristesse mêlée de la joie de vous rencontrer. Nous avons été surpris par le martyr de votre cher Edmond. Mais avec nos prières, nous savons lire les signes des temps.
Je voudrais dire à Mgr Mounir, qui sait très bien qu’il n’y a pas de hasard dans la vie : oui, vous vivez ce que vous réalisez ici, puisque le proverbe dit : seules les mains qui ont subi les clous peuvent toucher les blessures. C’est pourquoi Mgr Mounir a vécu l’expérience d’orphelin sait très bien que l’Institution qu’il a fondée, Institution Saint Etienne, est une institution sociale ouverte au service de la charité à tout homme, jeune ou enfant, qui vit la douleur.
Je voudrais lire aussi les signes des temps en disant à Mgr Mounir que ce n’est pas un hasard au moment où vous vivez un synode diocésain, et vous portez le souci de ce synode, qu’il ne reste pas au niveau intellectuel, vous avez voulu le traduire sur le terrain de manière à permettre aux gens de contempler la beauté de l’enseignement par les actes et les initiatives. La Providence a voulu que cette institution ouvre devant vous une application des enseignements du Synode, notamment en ce qui concerne le service social.
Notre Eglise est donc capable de vivre sa mission comme la première communauté chrétienne où les fidèles étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (Actes 2, 42).
Ce n’est pas un hasard que le martyr du capitaine Edmond Semaan soit simultané au lancement de cette institution sociale. C’est le grain de blé qui meurt en terre pour donner du fruit… ».
Ensuite Sa Béatitude a présidé le rite de bénédiction des lieux et de la plaque au nom de John et Anna Stephens.
Je l’ai accompagné ensuite au salon paroissial où il a présenté ses condoléances à la famille, qui a grandement apprécié le geste, et a récité avec eux la prière.
Nous sommes partis ensuite vers Eddé, troisième étape, à 4 Km de là.
Là aussi, un accueil triomphal était réservé à Sa Béatitude : les habitants, les chevaliers de Marie et les jeunes, les congrégations mariales, une fanfare venue spécialement pour l’occasion, et en tête le curé P. Elie Saadé, le Maire M. Nassib Chédid, neveu d’un évêque, et le Sous-Préfet de Batroun M. Roger Toubiya.
Après une prière et le mot d’accueil du curé, Sa Béatitude répond :
« Nous saluons Mgr Mounir grâce à qui nous entrons pour la première fois dans cette église qui porte une longue histoire. Elle a été édifiée aux treizième siècle, aux temps des Mamelouks, la période noire de notre histoire maronite. Et malgré cela, on construisait des églises et le peuple résistait grâce à sa foi et à son attachement à son Eglise et à la personne du Patriarche…
Je suis au sommet de la joie en vous rencontrant, alors que nous sommes en démarche synodale, la nouvelle Pentecôte de l’Eglise. Ce n’est pas un hasard que nous sommes ici à la veille de la Pentecôte ; le synode diocésain est une pentecôte pour le diocèse de Batroun comme le Synode Patriarcal Maronite l’est pour notre Eglise maronite. Nous avons donc à nous ouvrir à l’action de l’Esprit pour nous renouveler, en synode, sur les pas de Saint Maroun, Saint Jean-Maroun et tous nos saints.
Après avoir salué tout le monde, Sa Béatitude est reparti vers Kfarhay, quatrième étape, pour rejoindre le siège épiscopal, premier siège patriarcal, au couvent de Saint Jean-Maroun, où nous attendaient les prêtres, les religieux et religieuses, les membres du synode et des Conseils diocésains, et les responsables politiques du département : le ministre des Télécommunications et député M. Boutros Harb, les députés MM. Antoine Zahra et Samer Saadé, le représentant du ministre des Affaires étrangères M. Gebran Bassil occupé dans le congrès des émigrés libanais venus du monde entier. A 13h30, Sa Béatitude préside la prière à l’église devant les reliques de Saint Maroun; puis il se dirige au grand salon où l’attendaient les envoyés des télévisions et de la presse pour un message en direct à tous les Libanais.
Je commence par le mot d’accueil :
« Vous venez aujourd’hui, Béatitude, dans votre maison, le premier siège patriarcal, en un jour historique : la veille de la Pentecôte, fête de la descente de l’Esprit et du départ de l’Eglise dans sa mission universelle, et la veille de la première année du vide présidentiel !
Vos visitez ce couvent où vous avez dit le jour de la fête de saint Jean-Maroun et du lancement du synode diocésain : nous vous félicitons ; et que ce synode soit le printemps du diocèse de Batroun et de notre Eglise. Et nous avons initié avec vous notre démarche synodale durant laquelle nous marchons ensemble, nous réfléchissons ensemble, nous prions ensemble et nous oeuvrons ensemble pour nous renouveler en effectuant un retour aux sources spirituelles et à notre vocation à la sainteté et pour repartir dans l’action au service de notre Eglise et de notre peuple.
Ce couvent est le cœur battant du diocèse qui respire par deux poumons, Batroun et Tannourine, et autour d’eux tous les membres agissent dans l’unité et la solidarité pour conserver la grâce de sainteté donnée à notre diocèse.
Vous avez un message à transmettre à tous les Libanais en ce jour historique ».
Sa Béatitude prend la parole pour me remercier ; et il ajoute :
« Nous sommes aujourd’hui heureux de saluer les responsables politiques en ce lieu qui nous résume 1.400 ans d’histoire.
C’est d’ici qu’est partie l’Eglise maronite lorsque l’évêque de Batroun, Jean-Maroun, a été élu premier patriarche. C’est pourquoi toutes les fois que nous venons à ce couvent, nous revenons à 1.400 ans de lutte maronite pour le Liban. Les Maronites ont vécu sous la commande de leurs patriarches, de Saint Jean-Maroun à notre jour, en partant d’ici dans des conditions difficiles, plus difficiles qu’aujourd’hui, vivant sous les Omeyyades, les Abbassides, les Mamelouks et les Ottomans, et sont arrivés à 1920 avec le fils de cette région, le grand patriarche Elias Hoyek, à la proclamation du Grand Liban. Une marche de 1.400 ans menée par les Maronites pour ce Liban, pays de convivialité islamo-chrétienne ; il doit rester ainsi un exemple et un message pour les pays du Moyen-Orient et du monde entier, comme l’a dit le saint Pape Jean-Paul II, exemple de séparation entre religion et Etat, comme en Occident, mais non entre l’Etat et Dieu. Il a donc un régime ouvert à toutes les religions, les cultures et les civilisations. C’est là notre lourde responsabilité.
On voudrait montrer à travers la guerre en cours en Orient que les religions ne peuvent pas vivre ensemble et les cultures différentes ne peuvent pas coexister. A partir de ce lieu, nous voulons lancer un appel, au nom de tous ceux ici présents, aux courants et partis politiques ainsi qu’aux groupes parlementaires au Liban, pour leur dire : personne n’est prêt à commencer une nouvelle année de vide présidentiel ! Soyez donc à la hauteur de la responsabilité nationale portée par nos pères et ancêtres qui ont réussi ensemble, religieux et civils, chrétiens et musulmans, à affronter les défis et obtenir la déclaration du Grand Liban en 1920. Nous avons à préparer la célébration du premier centenaire de ce Grand Liban.
Nous sommes ici en ce haut lieu de Saint Jean-Maroun et nous tenons à dire que nous voulons un président fait au Liban ; un président sage, désintéressé et fédérateur qui puisse sortir le Liban de ses cendres et lui rendre sa place au sein des Nations Unies et de la Ligue arabe dont il est membre fondateur.
Tous les peuples des Pays arabes, même au milieu de leurs guerres, regardent vers le Liban qui reste un exemple ; et tous les chrétiens d’Orient regardent vers les Maronites du Liban qui incarnent la liberté, la démocratie et la convivialité.
Nous prions pour que l’Esprit-Saint, l’Esprit de liberté, de sagesse, de charité et de bien, à la veille de sa fête, puisse transformer les cœurs et les volontés œuvrer pour le Bien commun ».
Nous avons ensuite offert le déjeuner en l’honneur de Sa Béatitude.
A 16h00, nous sommes repartis avec Sa Béatitude vers Ebrine, cinquième étape, à 10 minutes de Kfarhay, pour une visite à la Maison Mère de la Congrégation des sœurs de la Sainte Famille Maronites fondée par le patriarche Elias Hoyek.
A l’accueillir, il y avait la Supérieure générale et les religieuses. Nous sommes allés à la tombe du patriarche Hoyek dont la cause dé béatification est en cours à Rome.
Après le mot d’accueil de Mère Gabrielle Bou Moussa, le patriarche répond :
« Je suis heureux d’effectuer cette visite en compagnie de Mgr Mounir, votre évêque, et de Mgr Hanna Alwan, président de notre Tribunal Maronite et Postulateur de la cause de béatification du patriarche Hoyek. Nous ne pouvons que nous incliner devant la tombe de ce grand patriarche et nous ne pouvons passer au couvent de Saint Jean-Maroun, Premier patriarche, sans passer à Ebrine rendre hommage au patriarche Hoyek , 72ème patriarche, et qui regardait depuis son village de Helta le couvent de Saint Jean-Maroun sans savoir que la Providence le préparait à être le successeur de Saint Jean-Maroun.
Pour la cause de béatification, l’Eglise demande un miracle ; mais le miracle se trouve dans la congrégation que le patriarche Hoyek a fondée et dans les institutions qu’elle dirige au Liban et à l’étranger et qui se développent au service de notre Eglise et de notre peuple.
Aujourd’hui le Liban passe par une crise aigue ; nous demandons à Dieu, par l’intercession du Patriarche Hoyek, qui a obtenu le Grand Liban en 1920, de sauver le Liban et d’aider les Libanais à dépasser cette tempête dans la foi et l’espérance.
Et après avoir salué tout le monde, Sa Béatitude se dirige vers Ijdabra, sixième et dernière étape, à trois minutes de là, pour bénir le lancement des travaux de la grande croix de 62 m. où l’on pourrait monter, par l’escalier ou l’ascenseur, et prier devant le Saint Sacrement dans la chapelle constituée dans le bras droit et visiter un musée religieux dans le bras gauche.
Une foule l’attendait avec à sa tête les responsables politiques qui nous ont précédés depuis Kfarhay, ainsi que le curé Père Charbel Khachan. Il entre au milieu des chants. Après le mot d’accueil du curé dans lequel il a insisté sur le fait que « toute la paroisse de Ijdabra avec la municipalité s’est insérée dans la démarche du synode diocésain, et précisément dans la deuxième année appelée année des initiatives. Notre paroisse se distingue par ce projet-mission et message. C’est une croix de défi : le défi de la lumière face aux ténèbres ; le défi de la vérité face à l’ignorance ; le défi du pardon face au crime, du bien face au mal, de la vie face à la mort. Nous la voulons une croix qui reflète les visages des Batrouniens ; une croix de prière, de sainteté et de foi. Nous la voulons comme les prêtres de mon cher diocèse : service, humilité, solidarité et fraternité. Nous la voulons semblable au pays de Mgr Paul Emile Saadé forte, solide, haute comme les collines d’Ehden et les Cèdres de Bécharré. Nous la voulons synonyme du nom de notre évêque Mounir, c'est-à-dire illuminant et rayonnant un ministère de service dans la charité. Nous la voulons l’écho de la voix du Pasteur Raï, une croix de communion et charité ».
Puis, après les explications du site touristique de la croix donnée par le comité du waqf et de l’ingénieur et le mot du Maire, Sa Béatitude répond :
« Nous terminons une visite pastorale au cours de laquelle nous nous sommes arrêtés sur des étapes qui prennent leur sens dans la démarche synodale maronite et le synode diocésain qui a été lancé il y a deux ans avec la devise « sur les pas de Saint Jean-Maroun, nous nous renouvelons et nous nous sanctifions par le Christ Jésus. Et nous
avons béni le lancement de l’Association sociale Saint Etienne à Mrah Chédid comme
application pratique et visible des recommandations du Synode Patriarcal Maronite et du Synode diocésain au service de la charité.
Nous avons eu une halte au couvent de Saint Jean-Maroun avec le Premier Patriarche de notre Eglise, qui a été évêque de Batroun. Nous avons fait une halte sur la tombe du grand patriarche Elias Hoyek, fils de cette région de Batroun et Père du Grand Liban et de l’Indépendance.
Nous sommes maintenant à la sixième et dernière étape où nous sommes invités à un retour à la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ sommet de l’amour et du don de soi pour l’humanité, de la vérité et de la charité.
Je m’adresse à Mgr Khairallah et à son prédécesseur Mgr Saadé : vous avez reçu le dépôt et vous avez su le garder, et avec les prêtres vous avez lancé le diocèse, ses couvents et ses institutions à la rencontre des associations et des initiatives ecclésiales, spirituelles et civiles. La vôtre est la région de grands saints, tels Charbel, Nématallah, Rafqa et Estéphan. Vous jouissez d’une vie ecclésiale dynamique, d’institutions sociales à l’avant-garde et d’une présence sacerdotale distinguée.
Nous poursuivons avec vous la démarche.
Ce n’est pas un hasard si nous bénissons ce terrain à la veille de la Pentecôte pour élever une croix. Que ce lieu, que vous avez voulu appeler la « Cité de la Paix », soit le lieu de rencontre pour les jeunes et les familles et que la croix qui y sera élevée soit toujours le signe de l’amour et de la vérité. Que tout le monde sache enfin que par la charité nous pouvons changer le monde !
Après le rite de bénédiction, Sa Béatitude a aspergé le lieu d’eau bénite puis il a coupé avec nous et les personnalités politiques présentes le grand Gâteau pour l’occasion.