Rapport clôture Synode diocésain 02-03 mars 2019

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Mon rapport

Sur la clôture du Synode diocésain

Samedi 2 – Dimanche 3 mars 2019

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Sous le haut patronage de Sa Béatitude le patriarche Mar Béchara Boutros Raï, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, nous avions programmé la clôture de notre synode diocésain sur deux jours : samedi 2 et dimanche 3 mars 2019.  

En effet, Sa Béatitude Patriarche Raï avait présidé le 2 mars 2013 la Messe au cours de laquelle nous avions lancé la convocation d’un synode diocésain dans le but d’appliquer le Synode Patriarcal Maronite (2003-2006). Il était donc évident que nous l’invitions, six ans après, à la clôture de ce synode qui a impliqué les filles et fils du diocèse, clercs et laïcs, dans une démarche ecclésiale de prière, de réflexion et d’initiatives sur le terrain.

 

Samedi 2 mars 2019, fête de Saint Jean-Maroun, Premier patriarche et patron de notre diocèse.

 

Nous avions prévu la séance de clôture de notre synode diocésain à l’Université de la Sainte Famille à Batroun.

A 16h00, l’amphithéâtre est plein, (300 places) ; tout le monde est là :

Son Excellence Mgr Paul Matar, archevêque de Beyrouth, qui devait représenter Sa Béatitude le Patriarche Raï, est passé à 15h00 ; mais il s’est excusé pour un engagement pastoral.

S. Exc. Mgr Joseph Spiteri, Nonce apostolique au Liban ; S. Exc. Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne (en France) avec qui notre diocèse est en jumelage depuis vingt ans, accompagné d’une délégation de son diocèse ; les évêques maronites LL. Exc. Paul Emile Saadé, Guy Paul Noujaim, Georges Bou Jaoudé, Samir Nassar et Michel Aoun ; les deux imams des communautés musulmanes de Batroun, Cheikh Mahmoud Naaman sunnite et cheikh Rida Ahmad chiite, qui ont accompagné la démarche synodale depuis la séance d’ouverture le 26 octobre 2013 ; les membres du synode et les invités. Les dizaines de jeunes sont restés en majorité dans le hall, en dehors de l’amphithéâtre ; il n’y avait plus de place ; et ils étaient chargés de garder les stands de l’exposition des travaux des commissions synodales que les invités ont visités avant la séance et visiteront après.

16h04 : Ouverture de la séance par la prière du synode que je préside.

Ensuite Mgr Boutros Khalil, Vicaire général, lit le message de Sa Béatitude adressé « à notre frère S. Exc. Mgr Mounir Khairallah archevêque de Batroun, aux chers fils et filles du diocèse, clercs et laïcs », et dans lequel il se réjouit avec nous « pour la clôture du synode diocésain après six ans de travail

persévérant des commissions, et pour la publication de ses textes et recommandations dans le livre intitulé Synode du diocèse maronite de Batroun – Textes et recommandations ». 

Je reproduis ici la traduction que j’ai faite de l’original arabe :

 

Je me réjouis avec vous pour la clôture du synode diocésain après six ans de travail persévérant des commissions, et pour la publication de ses textes et recommandations dans le livre intitulé « Synode du diocèse maronite de Batroun – Textes et recommandations », que vous entendez distribuer à la Messe de clôture.

Ce qui nous vient à l’esprit en premier lieu c’est de rendre grâce à Dieu qui a conduit vos pas dans la longue démarche de ce synode diocésain, durant laquelle vous avez relu les textes du Synode Patriarcal Maronite (2003-2006) en essayant de l’appliquer à la vie, à la situation, aux circonstances, aux défis et aux besoins du diocèse. Nous espérons avec vous que ce synode sera le printemps du cher diocèse.

Je vous félicite de tout cœur pour cette réalisation synodale qui a commencé à donner des fruits abondants et qui en donnera davantage par la grâce de Dieu. Lorsque j’ai passé en revue les dix neuf commissions avec les noms des coordinateurs et membres, ainsi que les noms des experts, j’ai constaté la rigueur de la méthode employée et j’ai apprécié les sacrifices généreux dépensés par ces acteurs avec joie et don total ainsi que leur coopération volontaire et efficace dans ce travail synodal. Que Dieu vous récompense tous par ses grâces et bénédictions abondantes.

J’exprime mes souhaits que ce livre soit diffusé auprès du plus grand nombre des fils et filles du diocèse, pour qu’ils arrivent à pénétrer dans la profondeur de son contenu et qu’ils cueillent les fruits spirituels, pastoraux et ecclésiaux.

Avec la clôture du synode diocésain et la publication de ses textes et recommandations, vous vénérez hautement Saint Jean-Maroun, Premier patriarche de notre Eglise et patron du diocèse, en ce jour de sa fête qui nous réunit.

Avec mon amitié, mes prières et la bénédiction apostolique gage de grâces célestes.

 

Bkerké, le 2 mars, fête de Saint Jean-Maroun.

Cardinal Béchara Raï

Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient.        

 

16h15 : Nous passons un documentaire sur la démarche synodale préparé par une équipe de jeunes spécialistes de l’audiovisuel dans le diocèse, avec des témoignages de quelques membres synodaux ; (durée 14 minutes).

 

16h30 : C’est à moi de lire la lettre que j’adresse aux « fils et filles du diocèse de Batroun, Prêtres, religieux, religieuses et laïcs ; Enfants, jeunes, adultes et âgés ; engagés dans les domaines : ecclésial, social, politique, économique, judiciaire, éducationnel, et informationnel ; membres du synode, experts ou invités » et intitulé « Ensemble dans une démarche d’espérance et de renouveau en Jésus Christ ».

Dans cette lettre je reviens sur la définition du synode diocésain ainsi que les motifs et les objectifs de la convocation du synode diocésain ; puis je m’arrête sur les étapes de la démarche synodale, prévue initialement pour deux ans, les nouveautés de notre synode diocésain et les plus importants résultats ; avant de conclure que « la démarche synodale se poursuivra dans une nouvelle étape, la plus importante, celle de l’application » et espérer, avec nos jeunes, que « notre Eglise locale, l’Eglise du Christ à Batroun, sera l’Eglise des Portes ouvertes, l’Eglise de la Pentecôte, l’Eglise en sortie qui a le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile, selon les souhaits de Sa Sainteté le pape François » .

Le texte, comme tous les textes lus à la séance, est visualisé sur grand écran.

Voici la traduction que j’ai faite de l’original arabe :

 

Salut dans la charité de Notre Seigneur Jésus Christ,

Je m’adresse à vous, aujourd’hui, alors que nous sommes arrivés à la clôture de notre synode diocésain après six ans de démarche synodale au cours de laquelle nous avons cheminé ensemble, prié ensemble et réfléchi ensemble, nous fils et filles du diocèse, clercs et laïcs, dans le but d’appliquer le Synode Patriarcal Maronite dans notre diocèse, diocèse des saints et de la sainteté, en répondant favorablement à l’appel de Dieu qui nous est adressé pour un renouveau spirituel, humain et institutionnel et pour le développement de la personne et la promotion de la communauté.

 

Je m’étais adressé à vous pour la première fois le 26 février 2012 le jour de la prise en charge de mon ministère épiscopal dans le diocèse de Batroun, de mon prédécesseur et père spirituel S. Exc. Mgr Paul Emile Saadé, organisateur et rénovateur du diocèse – à qui nous dédions une pensée spéciale et un sentiment de reconnaissance - pour vous proposer le projet de mon épiscopat, qui est celui de notre Eglise maronite pour le XXIème siècle et celui du patriarcat de Sa Béatitude Cardinal Béchara Boutros Raï. C’est le projet adopté par nos Pères au Synode Patriarcal Maronite pour le renouveau de notre Eglise au niveau de ses personnes, de ses institutions et de sa mission en Orient comme en Occident.  

Puis j’avais lancé la convocation au synode diocésain le 2 mars 2013 au cours de la Messe présidée par Sa Béatitude Mar Béchara Boutros Raï au couvent de Saint Jean-Maroun à Kfarhay, premier siège patriarcal, en prenant la devise : « Sur les pas de Saint Jean-Maroun, nous nous renouvelons et nous sommes sanctifiés par le Christ ».

  

Premièrement : Définition du Synode diocésain

Le synode est l’organisme ecclésial qui réunit les pasteurs de l’Eglise, son clergé et ses fils laïcs pour étudier les questions dogmatiques et pastorales de leur Eglise et pour marcher ensemble (c’est le sens de synodos en grec), œuvrant selon le principe de l’unité du Corps mystique du Christ dans la diversité et portant au monde l’annonce de l’Evangile dans le témoignage de la charité tout en restant ouverts à l’action de l’Esprit et aux besoins de l’Eglise. Le synode sera alors l’expression de la prise de conscience de l’Eglise dans un temps et un lieu déterminés.

L’Eglise a connu, depuis sa fondation avec les Apôtres et jusqu’à nos jours, plusieurs synodes ou conciles : les synodes diocésains, les synodes régionaux, les conciles généraux et les conciles œcuméniques.

Notre Eglise maronite, a connu, elle aussi, plusieurs synodes, dont deux particulièrement célèbres :

Le premier est le Synode Libanais réuni à Notre-Dame de Louayzé en 1736 qui a organisé l’Eglise maronite selon le schéma tridentin et l’a lancé dans une mission d’ouverture à travers laquelle elle a servi l’Orient aussi bien que l’Occident et l’a fait entrer dans la modernité. Les preuves se trouvent dans les décisions prises en vue de fonder des écoles à côté des églises et des couvents, et d’imposer l’enseignement gratuit et obligatoire aux enfants.

Le deuxième est le Synode Patriarcal Maronite, tenu à Notre-Dame du Mont – Fatqa entre 2003 et 2006, et convoqué à la suite de la prise de conscience par l’Eglise maronite de sa situation actuelle qui fait d’elle une Eglise répandue à travers le monde. Il a dressé un plan de renouveau pour les cinquante ans à venir.

Et pour que notre synode soit diocésain, j’ai lancé l’invitation à un nombre de clercs et laïcs, dotés de compétences et d’expériences et habilités à étudier les questions du diocèse et à participer aux travaux synodaux, chacun selon les charismes et les dons que Dieu lui a confiés, et prendre les mesures capables d’activer le renouveau à tous les niveaux.

 

Deuxièmement : Les motifs et les objectifs de la convocation du synode diocésain

Puisque j’ai accompagné le Synode Patriarcal Maronite depuis le lancement de ses travaux en 1986 avec le Père Yoakim Moubarac, S. Exc. Mgr Youssef El Khoury, S. Exc. Mgr Youssef Béchara et l’Amicale du Clergé, ayant été son secrétaire, il était évident que je convoque un synode diocésain à cachet spécial pour l’application du Synode Patriarcal Maronite dans notre diocèse. Nous avons alors fixé les objectifs suivants :

a) La réception des textes du Synode Patriarcal Maronite qui sont devenus des textes référence pour notre Eglise et ont pour mission de nous guider dans nos engagements ecclésiaux et civils. C’est pourquoi j’ai tenu à rééditer ces textes pour qu’ils soient distribués aux membres du synode.

b) Agir selon le contenu de ces textes et leurs recommandations. Car les textes du Synode Patriarcal contiennent des recommandations et des modalités d’application. Mais cela a besoin d’être mis en pratique selon les particularités de notre diocèse.

c) Insister sur le symbole et la position centrale de la région de Batroun dans la présence maronite au sens géopolitique du mot, c'est-à-dire la présence historique et géographique, comme dit Dr Nabil Khalifé Secrétaire général du synode. « La région de Batroun était et reste le centre de la présence maronite entre le Nord et le Mont-Liban. C’est la résidence, la forteresse, le centre et l’école à la fois. Et c’est là où, à travers la résidence du Premier patriarche et la construction du couvent Saint Maroun – Kfarhay avec la présence des reliques de Saint Maroun, se sont affirmées les trois caractéristiques : la Maronité/Terre, le Liban/Symbole et l’identité maronite libre. C’est pourquoi nous avons demandé aux commissions synodales de focaliser leurs textes sur les réalités batrouniennes.

d) Œuvrer pour le renouveau tant attendu au niveau des personnes et des institutions dans le diocèse. Et je suis convaincu que tout renouveau doit être avant tout spirituel et basé sur la Parole de Dieu, la prière et le témoignage de vie, et doit passer par le retour aux sources de la spiritualité érémitique des Pères fondateurs dans la vallée sainte de Qannoubine, et les vallées de Jrabta, Kfifane, Hardine et Tannourine.  

Et nous à Batroun, nous sommes particulièrement appelés à vivre ce renouveau spirituel car nous sommes les intendants du diocèse de Saint Jean-Maroun qui accueille les reliques et les tombes des saints : la relique de Saint Maroun à Kfarhay, la tombe de Sainte Rafqa à Jrabta, les tombes de Saint Nématallah et du Bienheureux Estéphan à Kfifane, et la tombe du patriarche Elias Hoyek à Ibrine.

 

Troisièmement : les étapes de la démarche synodale

Nous avons commencé les travaux par la nomination du Comité Central et le Secrétariat général que nous avons chargés d’établir un plan de travail comprenant le calendrier étalé sur deux ans, le guide du synode, les questions à traiter et la nomination des commissions qui sont les suivantes :

1-    L’Identité et la Terre,

2-    les Prêtres,

3-    la Vie consacrée,

4-    la Famille,

5-    la Femme,

6-    les Jeunes,

7-    la liturgie,

8-    le Renouveau des Institutions,

9-    le dialogue islamo-chrétien,

10-  l’Education – l’Enseignement systématique,

11-  l’Education – l’Enseignement supérieur,

12-  la Culture, le Patrimoine et le tourisme religieux,

13-  la question sociale et le service de la Charité,

14-  la question économique,

15-  l’Information,

16-  les Batrouniens et l’Expansion (la Diaspora).

 

Les travaux ont démarré avec la session d’ouverture tenue le 26 octobre 2013 à l’Université de la Sainte Famille à Batroun. Et les seize commissions ont accompli leurs tâches, sous la supervision du Secrétariat général et du Comité Central, à deux niveaux :

Au premier niveau, les experts se sont mis à écrire les textes synodaux selon les thèmes choisis en s’arrêtant, dans un premier chapitre sur le texte du Synode Patriarcal Maronite, dans un deuxième chapitre sur la description des réalités du diocèse de Batroun, et dans un troisième chapitre à proposer des recommandations et des modalités d’application dans le diocèse.

Au deuxième niveau, les commissions organisaient des initiatives, des rencontres et des célébrations ayant pour objectif de faire connaître le synode et d’appeler les fidèles à une plus large participation à la démarche synodale.

Et au lieu de deux ans, la démarche s’est étalée sur six ans durant lesquelles nous avons organisé trois sessions pour la discussion des textes présentés par près de deux cent experts, dont 79 % des laïcs.

Nous avons nommé, durant la dernière étape, la Commission de révision des textes synodaux pour lire et discuter chaque texte à part en présence de la commission concernée.

Nous avons enfin rassemblé les textes dans le livre du « Synode du diocèse de Batroun – Textes et Recommandations » qui vous sera distribué à la fin de la séance ainsi qu’à tous les fils et filles du diocèse pour participer à la démarche de l’application.

 

Quatrièmement : Les nouveautés du synode diocésain

L’on se demande : quelles sont les nouveautés apportées par ce synode ?

En réponse au premier objectif, notre synode a travaillé à la réception du Synode Patriarcal Maronite dans la spécificité du diocèse de Batroun. C’est pourquoi le travail des commissions dans la description des réalités batrouniennes a été très enrichissant dans les études et les données statistiques, et a montré que la région de Batroun, qui souffrait de privation de développement économique et social, suscite aujourd’hui l’intérêt de tant de personnes et de sociétés ; car elle jouit d’un patrimoine vénérable et possède des trésors naturels, humains, culturels et spirituels ouverts à un avenir prometteur.

En plus de cela, nous enregistrons une nouvelle approche de trois questions apportées par le synode :

  1. a)L’identité et la: les deux thèmes étaient séparés dans le Synode Patriarcal Maronite de manière à insérer l’identité dans le premier texte et la terre dans le vingt-troisième et dernier texte. Nous avons réuni les deux thèmes dans un seul texte pour démontrer que la terre est un élément fondamental dans la constitution de l’identité et l’un des facteurs les plus importants de sa spécificité.
  2. b)La: Les experts de la commission de la femme ont effectué une nouvelle approche de ce thème, qui était absent dans les textes du Synode Patriarcal Maronite, en revenant à la Bible et à l’enseignement de l’Eglise et des textes pontificaux pour ressortir des positions courageuses qui exigent le respect de la dignité de la femme et la promotion de sa place et de son rôle dans l’Eglise. Ils ont effectué en outre des sondages et des études sur le terrain qui ont montré que la femme est activement présente dans le diocèse de Batroun aux niveaux familial, éducationnel, culturel et professionnel, notamment dans certains postes clés de l’administration de l’Etat, ainsi qu’au niveau spirituel dans les institutions ecclésiales.
  3. c)Le dialogue islamo-chré: La nouveauté dans ce dossier est que les experts l’ont traité du point de vue théorique après s’être inspirés de l’enseignement de l’Eglise universelle et de l’Eglise maronite. Ils l’ont ensuite traité au niveau de la vie quotidienne dans un diocèse où la majorité des habitants sont des chrétiens maronites et où les gens vivent dans une proximité humaine, et dans un respect et un partage mutuels.

Mais au niveau pratique, la démarche synodale a offert aux participants une riche expérience de coopération dans un esprit d’ouverture, de familiarité et d’affection. Et la participation active des deux imams sunnite et chiite à la démarche synodale, depuis la séance d’ouverture jusqu’aux diverses initiatives et dans la discussion des textes, en est une preuve irréfutable pour renouveler la promesse de vivre ensemble dans cette région bénie.

 

Cinquièmement : les plus importants résultats de cette démarche synodale      

  1. a)La démarche des six ans a rassemblé un grand nombre de compétences batrouniennes en diverses spécialités provenant de la majorité des villes et villages et des différents secteurs de la société, qui se sont volontairement rassemblées autour de l’évêque et se sont réparties dans les différentes commissions synodales. Ces experts ont travaillé dans un esprit d’amitié, de coopération et d’ouverture, et ont cheminé ensemble dans une solidarité d’équipe et d’entente guidées par l’esprit de communion ecclésiale et d’engagement humain. Ce qui a constitué une source de richesse pour tout le monde dans l’échange des points de vue et des expériences et a abouti à la réussite de la démarche et à la réalisation des objectifs de la première étape.
  2. b)Les commissions synodales se sont arrêtées, dans la description des réalités batrouniennes à travers l’exposition, l’étude, l’analyse des potentiels et des besoins et les attentes des gens, sur la question de développement à promouvoir au niveau ecclésial, social, économique et culturel par les participants à ce synode ainsi que tous les diocésains, les associations de la société civile et les responsables dans les domaines public et privé
  3. c)La démarche synodale a contribué à approfondir le sens de l’appartenance à l’Eglise locale et à promouvoir, chez les fils et filles du diocèse, une culture ecclésiale synodale en rapprochant les laïcs de l’Eglise-institution et en les introduisant dans une dynamique de communion.
  4. d)La démarche synodale a été l’occasion de lancer le bulletin « Echos de notre vie diocé» qui a commencé à paraître mensuellement à partir de novembre 2014, publiant les informations du diocèse, les activités des paroisses et des mouvements d’Eglise et accompagnant de près la démarche synodale dans toutes ses étapes.

 

Conclusion      

Nous concluons aujourd’hui notre synode, mais la démarche synodale ne s’arrête pas là; elle se poursuivra dans une nouvelle étape, la plus importante, celle de l’application au cours de laquelle nous allons nous efforcer d’appliquer ce que nous avions recommandé.

J’apprécie hautement les efforts et les sacrifices de tous ceux qui ont contribué aux travaux synodaux, clercs et laïcs, dans les diverses commissions, notamment les membres du Secrétariat général et la secrétaire administrative, et je prie le Seigneur, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et tous nos saints, de bénir notre diocèse et tous ses fils et filles.

En votre nom, je remets le dépôt de ce synode et ses recommandations tout particulièrement aux jeunes, clercs (qui sont la majorité de notre clergé diocésain) et laïcs, parce qu’ils sont l’avenir de notre Eglise diocésaine et son espérance pour les années à venir.

Notre objectif dans cette démarche est toujours de nous renouveler et de nous sanctifier par le Christ, et que notre Eglise locale, l’Eglise du Christ à Batroun, soit l’Eglise des « Portes ouvertes » selon la volonté du Christ et la recommandation de Sa Sainteté le pape François ; l’Eglise de la Pentecôte ; une Eglise qui sort de soi-même et de son isolement par l’action de l’Esprit-Saint ; une « Eglise en sortie qui a le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile » (la joie de l’Evangile, N°20) ; l’Eglise du Père tendre qui laisse ses portes ouvertes pour accueillir l’enfant prodigue et le fils aîné ; une Eglise au sein de laquelle nous sommes « des ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont, les premiers, reçu en eux la joie du Christ » (la joie de l’Evangile, N°10).  

Kfarhay, le 2 mars 2019, fête de Saint Jean-Maroun

 

                                                                                  + Mounir Khairallah

                                                                                      Evêque de Batroun

 

16h45 : Vient le tour des jeunes qui ont imaginé, écrit et réalisé une représentation théâtrale pour nous exprimer leur perception du synode diocésain.

Voici le texte que j’ai traduit de l’arabe :

Un ancien paysan, Ziad, habillé selon la tradition, arrive sur la scène portant dans ses mains une pioche (symbole du travail de la terre et de la « Nation des Paysans » qui sont les Maronites selon le Père Youakim Moubarac) et un livre, « le Synode Libanais » (de 1736, qui a rénové l’Eglise maronite en la projetant vers la Modernité). Il est accueilli par un jeune d’aujourd’hui, Johnny, soucieux de gagner sa vie en ces temps de crise.

-L’ancien, fatigué, demande : « où suis-je ici ? »

-Johnny répond : « à Batroun ; vous êtes à Batroun ».

-« Finalement, je suis arrivé au pays de Batroun, terre de la sainteté et de la tradition », répond l’ancien. « Je viens du monastère de Mar Maroun sur l’Oronte, (premier monastère des disciples de Mar Maroun), au monastère de Mar Maroun à Kfarhay, (siège du premier patriarche St. Jean-Maroun d’où est partie l’Eglise maronite vers le monde portant sa spiritualité érémitique), sur le fleuve al Jaouz ».

-« Vous portez alors le poids de l’histoire et de la tradition. Vous venez de la terre de la persécution à la terre de la liberté », lui dit Johnny.

-« D’une histoire écrite sur papier », dit l’ancien ;

-« A la terre qui a écrit l’histoire », dit Johnny.

-« Depuis l’an 685 (fondation de l’Eglise patriarcale maronite au sein du Patriarcat d’Antioche par Jean-Maroun) jusqu’à aujourd’hui, l’Eglise maronite ne cesse de grandir », dit l’ancien.

-« Sûrement », dit Johnny.

-« C’est Batroun, la Nation des Paysans », dit l’ancien.

-« Paysans ?!! De quels paysans parlez-vous ? », dit Johnny. « Les temps ont changé. L’Eglise affronte aujourd’hui d’énormes défis qui menacent son existence et la nôtre ».

-« Sois sûr mon fils, dit l’ancien ; ceux qui ont détruit un monastère (celui de Mar Maroun sur l’Oronte détruit au V° siècle, et il y eut 350 moines martyrs) ne peuvent détruire la spiritualité et l’âme d’un peuple qui croît en Dieu et en sa liberté ».

-« C’est formidable, dit Johnny ; vous avez raison ; un peuple qui marche sur les pas de Saint Jean-Maroun ».

-« De toute façon, dit l’ancien, je viens chercher une terre pour m’installer ».

-« Ah, vous voulez acheter un terrain ? J’ai compris. Mais qui peut acheter un terrain en ces temps de crise ? En tout cas, je peux vous indiquer qui vous aidera », dit Johnny.

- « Vous m’avez mal compris, répond l’ancien. La question est beaucoup plus profonde. J’ai besoin d’une terre dans le pays de Batroun ».

-« Voulez-vous que je vous aide ? dit Johnny. Franchement, oncle qui vient d’un pays lointain, votre histoire m’a profondément touché. Venez avec moi ».

Ils partent tous les deux vers d’autres jeunes rassemblés.

-Johnny dit aux jeunes : « Je vous présente quelqu’un qui vient de l’histoire et qui cherche à acheter un terrain chez nous à Batroun ».

Les jeunes se présentent en trois groupes, chaque groupe portant une partie de la géographie du diocèse de Batroun et commence à vanter la sienne comme étant la meilleure : celle du littoral qui a l’avantage d’être sur la mer et ouverte sur le monde, celle de la partie médiane qui a l’avantage d’accueillir les sanctuaires et les reliques de nos saints, et celle de la montagne qui a l’avantage d’avoir les cèdres et d’être proche du ciel.

-Berna : « un terrain ? Oui nous avons un terrain à vendre à Batroun ».

- Mélissa : « oui, à Batroun, sur la mer et avec la meilleure limonade ! » ; et elle montre la partie du littoral.

-Josée : « Montrez votre livre, oncle. Ce synode parle de la terre aride, rocheuse et solide de Batroun, à côté des cèdres. Ici vous pouvez avoir le meilleur terrain » ; et elle montre la partie de la montagne.

- Marc : « Pardon, chers amis. Nous avons la partie la plus riche qui a les oliviers millénaires et les sanctuaires des saints, comme dit le synode » ; et il montre la partie médiane.  

 

Les jeunes se chamaillent entre eux, et l’ancien, en reculant, leur dit : « Vous ne m’avez pas compris. Ne vous disputez pas ; pensez à ce qui vous unit ; prenez plutôt soin de votre diocèse, de votre Eglise locale qui a tant de richesses ».

 

Une voix du fonds de l’histoire leur dit : « pensez à ce qui vous unit ; prenez soin de votre diocèse, de votre Eglise locale. Chaque partie de votre diocèse raconte une histoire ; et lorsque l’histoire rapproche les personnes, tout se transforme et devient aux yeux des jeunes un message qui se renouvelle d’année en année, jusqu’à devenir une responsabilité commune et une seule démarche qui n’a pas de fin ! ».

En écoutant ces paroles, les jeunes s’arrêtent subitement, se regardent en face et se disent :

-Mélissa : « je n’arrive pas à oublier cette phrase : pensez à ce qui vous unit ; prenez soin de votre diocèse, de votre Eglise locale ».

-Berna : « Nous n’osions même pas nous regarder en face ».

-Elie : « Ce synode est une affaire sérieuse : il nous a réuni pour poursuivre la démarche sur les pas de Saint Jean-Maroun ; voilà ce que voulait nous dire l’ancien ».

-Marc : « Le synode nous a réunis pour réfléchir sur notre identité et notre terre, sur notre famille, nos prêtres et nos clercs, et nous les jeunes, sans oublier les marginaux ».

- Josée : « Il nous a réunis pour réfléchir sur notre situation sociale et économique, sur l’éducation et l’enseignement, sur la culture et le patrimoine, sur l’information et les Mass Média, sur le vivre ensemble avec nos frères musulmans ».  

 

Les jeunes se rapprochent, mettent ensemble les trois parties et montrent la carte unie du diocèse de Batroun au public qui les applaudit chaleureusement.

Une voix de fonds dit : « Voilà notre histoire : nous sommes venus de tout Batroun lorsque nous avons entendu la voix du Pasteur ; ton peuple, St. Maroun, s’est uni, et le synode de notre Eglise nous a réunis ».

 

Là tous les jeunes interprètent le « jingle » du synode, c’est à dire le chant qu’ils ont écrit spécialement pour le synode, accompagné d’une danse mimique:

« Nous sommes venus de tout Batroun, lorsque nous avons entendu la voix du Pasteur ;

Ton peuple, St. Maroun, s’est uni, et le synode de notre Eglise nous a réunis.

Importante est notre rencontre ; elle nous a rapprochés de nos frères ;

Elle nous a permis de changer notre regard, et nous avons vu la richesse dans notre diversité ;

Notre force est dans notre unité ; dans le service nous avons trouvé notre vocation.

Nous sommes partis dans tout notre diocèse pour construire, et Dieu est avec nous.

Ton peule, St. Maroun, s’est uni, et le synode de notre Eglise nous a réunis ».

 

Le public les applaudit longuement. Leur message est passé !

 

17h00 : Dr Sassine Assaf, Coordinateur général des textes synodaux et membre du Secrétariat général, présente la démarche de l’application du synode dans ses étapes principales : les orientations générales, les dispositions pratiques et la méthode d’applications. Puis il termine en proposant deux idées pour l’avenir de la démarche synodale d’application : la relation des diocésains avec le synode et le renouveau de la présence maronite sur cette terre sainte de Batroun.

Voici la traduction que j’ai faite de l’original arabe :

 

Premièrement : Orientations générales

La démarche synodale est un renouveau permanent : un renouveau spirituel par le témoignage de vie inspiré de l’Evangile, et un renouveau dans l’identité de notre Eglise maronite dans le sens de l’authenticité et de l’enracinement du fait qu’elle est constituée d’une histoire, d’un cheminement et d’une mission.

Notre démarche, qui a commencé il y a six ans, a produit des textes synodaux, œuvres de commissions spécialisées. Ces textes n’appartiennent plus à leurs auteurs mais ils sont devenus la propriété des fils du diocèse qui sont impliqués dans la démarche d’application ; ils jettent les fondements d’une démarche de renouveau ouverte à tout le monde.

L’effort intellectuel effectué pour produire ces textes avait pour objectif de former une référence intellectuelle qui oriente tous ceux qui veulent participer à l’application, notamment les laïcs. Le travail synodal n’est pas l’affaire des clercs et des mouvements d’Eglise, mais un travail diocésain dont la réussite dépend de l’interaction de la société civile avec ses institutions publiques et privées engagées dans une collaboration étroite, c’est-à-dire à travers l’engagement personnel et le soutien moral, technique et matériel.

L’expérience des six ans a confirmé les côtés positifs de la collaboration productive dans le travail diocésain volontaire entre les laïcs et les clercs.

Et pour fructifier ces côtés positifs dans la démarche de l’application, il est nécessaire de trouver un cadre organisationnel souple ouvert à tous les participants à cette démarche à laquelle nous souhaitons engager la société batrounienne dans toutes ses composantes sociales, ecclésiales et religieuses, y compris nos frères musulmans avec qui nous sommes en dialogue de vie sur cette terre sainte.

Et pour consolider ces orientations, il est important de respecter les spécificités sociales et culturelles de la réalité batrounienne décrite et mise en relief dans les textes du synode, tout en s’engageant dans les directives générales du Synode Patriarcal maronite et ses recommandations ; les objectifs étant les mêmes quant au développement spirituel et au progrès social.

 

Deuxièmement : Dispositions pratiques préparant l’application

Pour réussir la démarche de l’application, il est nécessaire de prévoir les dispositions suivantes :

-         Nommer un Comité de Suivi pour la démarche de l’application du synode ;

-         Lancer une évaluation de la démarche précédente en trois étapes : d’abord publier et distribuer un questionnaire d’évaluation à tous les membres des commissions, ensuite convoquer les coordinateurs à une rencontre d’évaluation pour la lecture des réponses au questionnaire et enfin exiger des commissions qui n’ont pas encore terminé leurs textes de le faire au plus vite.

-         Adresser une lettre personnelle à chaque membre du synode pour le remercier de sa contribution aux travaux synodaux, lui demander d’apporter ses propositions relatives à l’application, de poursuivre sa coopération et de proposer de nouveaux noms pour les travaux synodaux.

-         Effectuer une étude systématique des données de base comprenant : le relevé des réalités batrouniennes à travers les données relatées dans la description contenue dans le deuxième chapitre de chaque texte synodal, le relevé des potentiels et des besoins répartis en deux sections : celle de la ligne spirituelle-ecclésiale-institutionnelle-missionnaire dans le but du développement spirituel, et celle de la ligne sociale-économique-culturelle-éducationnelle dans le but de la promotion sociale.

-         Etablir une liste des critères pour l’application, dont : les possibilités du diocèse concernant les ressources humaines, matérielles et financières et un tableau des priorités des recommandations.

-         Etablir une liste des critères pour la qualité et l’efficacité du travail concernant le volontariat, la capacité, la persévérance et le travail d’équipe.

-         Trier les recommandations et les reclasser selon les particularités, les recoupements, les exigences de l’application et les parties concernées en les classant comme suit :

Des recommandations théoriques qui exigent des études selon la méthode synodale ;

Des recommandations pratiques qui exigent l’application immédiate en les transformant en des projets et des initiatives fixés dans le temps ;

Des recommandations propres à chaque commission qui devrait les appliquer ;

Des recommandations qui se recoupent et exigent la formation de commissions spéciales de compétences diverses. Elles peuvent être réparties en divers axes :

Un premier axe comprenant la mission des Prêtres, des Consacrés, de la Liturgie, du Renouveau des Institutions et du Dialogue islamo-chrétien ;

Un deuxième axe comprenant les questions de la Famille, de la Femme et des Jeunes ;

Un troisième comprenant les questions de l’Education, de la Culture et du Patrimoine ;

Un quatrième comprenant les questions sociales et économiques ;

Un cinquième comprenant les questions de l’Information ;

Un sixième comprenant les questions de l’Identité, de la Terre et de l’Expansion batrounienne.

-         L’application de toutes ces recommandations se fera en collaboration avec la société civile et ses composantes sociale, politique, économique, éducationnelle et culturelle ; ainsi que les conseils municipaux, les Mokhtars et les associations.

 

Troisièmement : Une méthode pour l’application des recommandations  

Toutes les commissions chargées de l’application des recommandations synodales sont appelées à mettre un plan de travail et un calendrier annuel selon le schéma suivant :

-         Définir les recommandations à appliquer durant l’année ;

-         Mettre un calendrier mensuel ou trimestriel des différentes étapes ;

-         Spécifier les parties concernées par l’application ;

-         Etablir un budget annuel si nécessaire (pour les publications, tels des dépliants, posters, ou le matériel technique, etc…) ;

 

Quatrièmement : Remarques concernant la méthode d’application

-         Tous les programmes d’application sont soumis à l’accord préalable de l’évêque ;

-         Le Comité de Suivi coordonne les calendriers pour une plus large participation ;

-         Les diverses commissions ont à profiter de la banque de données humaines dans le diocèse, notamment des experts résidants et dans les pays de l’expansion, de la description des réalités batrouniennes, du site et du bureau d’information du diocèse, de la bibliothèque du diocèse et de toutes les publications des paroisses et des différentes associations batrouniennes.

 

Cinquièmement : Activités centrales dépendant de l’Evêque, du Comité de Suivi et des coordinateurs des commissions    

-         Organiser un séminaire annuel avec, pour thème, l’une des questions soulevées dans le synode diocésain ;

-         Organiser des Journées culturelles réparties sur six mois avec, pour thème, l’un des axes proposés pour l’application des recommandations avec des tables rondes et des travaux de groupes;

-         Publier une revue annuelle consacrée aux réalisations synodales ;

-         Poursuivre le travail d’archivation des travaux synodaux.

 

Conclusion

Je termine par deux idées ayant rapport à l’avenir de la démarche synodale d’application : la relation des diocésains avec le synode et le renouveau de la présence maronite sur cette terre sainte.

1-     Les fils et filles du diocèse ne sont pas des invités à ce synode qui n’est pas à son tour importé ni étranger à leur identité et spécificité. Ils sont avec le synode dans un même cheminement de renouveau pour les valeurs maronites, et spécialement le témoignage au Christ, de manière à ce que le passage à l’application transforme les recommandations d’un acte de volonté à un style de vie qui incarne ces valeurs. Car la société dont ils font partie croit en la dignité de l’homme et en son droit au renouveau spirituel et à la libération sociale.

De cette base de valeurs, le synode passe à l’application ; donc à la théologie relative à une Eglise renouvelée, à la théologie de la libération relative à l’homme et à sa sécurité psychique, sanitaire et éducationnelle, de manière à assurer ses droits et sa dignité.

2-     La communauté maronite ne peut se payer le luxe de sortir de son identité en ces temps de crise aigüe. Notre présence sur cette terre est une présence ecclésiale, historique et culturelle constante et portant une mission qui témoigne des valeurs évangéliques et humaines.

Notre Eglise maronite a deux constantes fixes : l’Evangile et la liberté. Les Maronites sont affrontés aujourd’hui à une réalité difficile et sont appelés au renouveau pour vaincre la peur de la disparition équivalente à la peur de la mort. Il n’y a pas de présence maronite en dehors du renouveau ; et les raisons du souci historique existentiel qu’ils portent dans leurs cœurs ne peuvent disparaître que par le renouveau. C’est par le renouveau que les Maronites redécouvriront dans le calme, la lucidité, la constance et l’espérance, les racines de leur identité et le sens de leur mission pour qu’ils aient un présent et qu’ils assurent un avenir. Ces racines leur promettent une présence digne et libre, car elles sont des racines chrétiennes de la paix, de la charité et du service, témoins de l’Evangile et de la liberté.    

 

17h12 : S. Exc. Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne, est invité à lire son message en français.

Voici le texte du message :

 

Excellence, cher Monseigneur Mounir Khairallah, mon frère dans l’épiscopat,

Chers frères évêques,

Chers frères prêtres et diacres,

Chers membres du synode diocésain de Batroun,

Chers frères et sœurs dans le Christ,

 

            C’est une grande joie pour moi d’être parmi vous en ce jour où vous célébrez la conclusion de votre synode diocésain. Je ne suis pas seul, il y a aussi avec moi trois autres représentants du diocèse de Saint-Etienne et surtout j’ai demandé à l’ensemble des paroisses du diocèse d’avoir une intention, dans leur prière universelle ce dimanche, pour votre diocèse, pour chacun d’entre vous, pour que les travaux du synode portent des fruits abondants dans la vie de votre Eglise, en cette fête de St Jean-Maroun.

            Je me sens particulièrement concerné par ce qui se passe dans votre Eglise, car nos diocèses sont jumelés ; quand je suis ici j’ai l’impression d’être un peu chez moi.

Ce jumelage a commencé en 1997, à l’occasion des JMJ de Paris, avec Mgr Mounir, et il a ensuite été officialisé par mon prédécesseur Mgr Pierre Joatton en Août 2000 au retour des JMJ de Rome, en accord avec Mgr Paul-Emile SAADE.

            Depuis plus de 20 ans maintenant, les pèlerinages, les rencontres, les échanges se sont multipliés ; et en juillet 2017, vous m’accueilliez avec une douzaine de prêtres tandis qu’une délégation de Batroun, conduite par Mgr Mounir, nous visitait en octobre dernier, ce qui nous a permis de bien avancer notre projet de charte de jumelage.

            Parmi les plus belles grâces de ce jumelage, nous avons été très heureux d’accueillir chez nous sur plusieurs années les pères Boutros Khalil, Raymond Bassil et Sami Nehmé. Ils ont beaucoup apporté dans toutes les paroisses où ils sont passés, nous ouvrant aux richesses de l’Orient chrétien et découvrant chez nous une autre vie pastorale avec ses fragilités et ses grâces. C’est le même Esprit Saint qui agit chez nous et chez vous pour faire rayonner la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

            Avec vous nous rendons grâce pour la conclusion de votre synode diocésain qui est une mise en œuvre du Synode Patriarcal dont vous avez été une cheville ouvrière, cher Mgr Mounir, dans l’élan du Concile Vatican II. Bien que nos deux Eglises aient des histoires fort différentes et qu’elles vivent dans d’autres contextes sociaux et culturels, nous sommes confrontés au même défi de la mission.

            Le diocèse de Saint-Etienne est entré dans une phase de préparation de son Jubilé qui aura lieu en 2021 pour les 50 ans de sa création comme diocèse indépendant, à partir de celui de Lyon. Cette année nous vivons l’année de la fraternité, l’an prochain ce sera l’année missionnaire et la troisième année sera marquée, comme pour vous, par la démarche Synodale.

            L’Esprit Saint, l’Esprit de Pentecôte, n’a rien perdu de son ardeur, demandons-lui, les uns pour les autres, la disponibilité du cœur pour qu’il puisse toujours mieux poursuivre son œuvre de salut.

En rendant pour ce que nous avons reçu les uns des autres depuis 20 ans, nous poursuivons ensemble le chemin, pour que nos deux diocèses soient toujours éclairés par l’amitié fraternelle et spirituelle qui nous lie.

 

17h18 : S. Exc. Mgr Joseph Spiteri, Nonce apostolique, est invité à lire son message chargé d’encouragement.

Voici son texte :    

 

Béatitude le Cardinal Béchara Boutros RAÏ, Patriarche maronite d’Antioche,

Excellence Mar Mounir KHAIRALLAH, Evêque de Batroun.

Excellence Mgr Sylvain BATAILLE, Evêque de Saint-Etienne,

Chers frères évêques,

Révérends et chers Pères, Religieux et Religieuses,

Distingués Autorités Civiles, Religieuses et Militaires,

Chers Frères et Sœurs du Diocèses de Batroun.

 

Je suis très content d’être chez vous ici à Batroun et je voudrais, en premier lieu, remercier Monseigneur Mounir Khairallah pour sa gentille invitation à participer à la clôture du Synode de cette Eglise diocésaine de Batroun.

J’ai l’honneur de vous présenter les salutations et les bénédictions du Saint-Père le Pape François pour cet événement ecclésial significatif, moment de communion en Christ et de renouvellement dans la puissance de l’Esprit Saint, pour le Diocèse Maronite de Batroun.

La célébration du Synode diocésain, pendant six ans de travail avec une grande participation du Peuple de Dieu, témoigne de la vitalité des chrétiens de Batroun. Batroun n’est pas simplement un lieu géographique important qui facilite la rencontre entre nord et sud sur le territoire national, ni seulement une région historique qui garde la mémoire du premier patriarcat maronite comme aussi la présence de plusieurs saints maronites.

Le Synode qui arrive aujourd’hui à sa conclusion heureuse indique clairement que les maronites de Batroun sont convaincus de leur foi et désirent s’engager avec joie devant Dieu et devant tout le monde à bâtir une Eglise-Famille de Dieu renouvelée dans la charité. Vous affirmez, avec cette célébration, que vous voulez continuer à marcher ensemble, avec plus d’effort et d’élan, dans la communion pour servir Dieu et tous vos frères et sœurs qui habitent le Pays des cèdres.

L’esprit du Synode, en effet, ne s’éteindra pas avec la clôture des travaux accomplis avec beaucoup de sacrifice et le labeur fidèle de tous les participants. Le « marcher ensemble » évoqué par le mot « synode » ne se termine jamais mais reste, plutôt, un défi permanent pour les disciples du Seigneur.

Que ce « marcher ensemble » soit visible dans la volonté de privilégier la communion à tous les niveaux de la vie ecclésiale : entre l’Evêque et les prêtres, les religieux et les religieuses, et tous les laïcs; entre le clergé ; entre les curés de paroisses et les fidèles ; entre les catéchistes et les jeunes ; entre les laïcs dans les paroisses et dans les Associations et Mouvements, comme entre tous les différents groupes de fidèles.

Le « marcher ensemble » avec un esprit synodal signifie, en effet, la volonté ferme et l’engagement, toujours renouvelé, de prendre les décisions ensemble pour les réaliser avec la participation active de tous. Les décisions du Synode, donc, nous invitent à accomplir régulièrement des révisions de vie pour discerner ce que l’Esprit Saint demande à l’Eglise en marche dans la région de Batroun, face à des situations propres à chaque communauté locale. Mais aussi en mutation sociale et même religieuse.

L’esprit synodal est une expression de la fraternité sur laquelle chaque communauté chrétienne est fondée, animé toujours par l’amour du Christ Jésus, notre Sauveur. Nous ne devrions pas avoir peur, donc, de nous mettre en question, afin de rester toujours ouverts au souffle de l’Esprit qui nous guide vers l’unité dans la diversité, mais qui nous pousse aussi à sortir pour embrasser dans la communion ceux qui pensent être au dehors ou se sentent éloignés et abandonnés.

Il faut, donc, de l’humilité pour nous mettre en question, nous les membres du Peuple de Dieu - clergé, consacrés et fidèles laïcs - pour écouter avec attention nos frères et sœurs et bien comprendre leurs positions et leurs soucis. C’est avec humilité que nous serons capables d’arriver à des décisions partagées.

C’est avec profonde humilité que nous réussirons à demander pardon les uns aux autres et à nous pardonner réciproquement pour continuer notre chemin dans la communion. C’est certainement avec humilité que l’Eglise-Famille de Dieu à Batroun réussira à transformer en actions les décisions du Synode et, avec la grâce de Dieu, portera beaucoup de fruits.

Chers frères et sœurs, je voudrais vous féliciter très cordialement - à vous tous sans exception - pour votre Synode. Que la Vierge Marie, Mère du Christ et de l’Eglise, vous garde toujours sous sa protection maternelle et vous obtienne la lumière de l’Esprit-Saint pour guider vos pas sur le chemin de la sainteté dans la communion. Que Dieu vous bénisse !      

 

17h26 : Je monte sur la scène et j’invite LL. Exc. Mgr Spiteri et Mgr Bataille, à monter à mes côtés pour contribuer à la distribution du livre du synode aux membres du Secrétariat général, de la commission de révision des textes et des coordinateurs des textes, en les remerciant pour les efforts déployés au cours des six ans.

Puis nous sortons dans le hall pour la visite des stands de l’exposition des travaux des commissions synodales, alors que le livre du synode est distribué à tout le monde et qu’un verre d’amitié est offert. Je dois signaler particulièrement les stands de la commission de la culture, du patrimoine et du tourisme religieux ; de la commission des prêtres et celle de la vie consacrée avec les différentes congrégations religieuses présentes dans le diocèse; celle des jeunes avec les différents mouvements d’Eglise.

Mgr Spiteri et Mgr Bataille ont tenu à m’accompagner à tous les stands en posant des questions aux experts qui en étaient gardiens.

 

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