Vendredi 22 novembre 2013,
Fête de l’Indépendance du Liban et marche diocésaine de prière vers la tombe de Sainte Rafqa.
La fédération des Congrégations mariales dans le diocèse a organisé une marche de prière venant de toutes les paroisses du diocèse vers le couvent Saint Joseph de Jrabta qui accueille la tombe de Sainte Rafqa, comme elle avait pris l’habitude de le faire depuis 1985 date de la béatification de Sainte Rafqa . C’est une initiative que j’avais prise moi-même dès 1985 alors que je rentrai de France après mes années d’étude. J’avais voulu choisir ce jour de la fête de l’Indépendance, non seulement parce que c’est un jour férié, mais surtout pour rappeler à nos concitoyens que « l’Indépendance se construit tous les jours au prix de tant de sacrifices, exactement comme le Royaume de Dieu se construit tous les jours, et que nos pères avaient obtenu cette indépendance après de longues années de lutte pour la liberté et de persévérance dans leur foi et leur attachement à leur terre de sainteté, à l’image de Sainte Rafqa ».
Les fidèles ont commencé leur marche tôt ce matin : de Batroun, ils sont partis à 5h00, mais aussi de Tannourine d’où ils sont venus en cars et voitures, et des autres paroisses. Ils se rencontraient au fur et à mesure en chemin et faisaient route ensemble dans la prière.
A 9hh00, tout le monde s’est retrouvé au carrefour du dernier tronçon de la route qui mène au couvent saint Joseph. Nous étions des centaines. Les prêtres accompagnaient leurs paroissiens. Nous sommes partis ensemble en procession. Les chants et les prières alternaient notre marche.
A 10h00, nous étions au couvent. Beaucoup de fidèles, venus en cars et en voitures, nous attendaient déjà là-bas. La grande église Saint Joseph ne pouvait contenir les fidèles ; la plupart sont restés sur la place extérieure. J’ai présidé la Messe avec, à mes côtés, S.Exc. Mgr Paul Emile Saadé, et une vingtaine de prêtres, curés et aumôniers.
Dans mon homélie, J’ai salué d’abord Mgr Saadé « qui a servi notre diocèse pour un quart de siècle. « Nous moissonnons aujourd’hui ce qu’il a semé, ai-je dit ; et nous semons à notre tour, pour que d’autres moissonnent ». J’ai salué également l’aumônier national, Père Samir Béchara, S.J., ainsi que le président national, M. Ghattas Nakhlé, venus tous deux exprès de Beyrouth.
« Notre procession aujourd’hui dresse le beau tableau des pasteurs marchant au milieu de leur troupeau venant de toutes parts du diocèse. Cela m’a rappelé ce que Sa Sainteté le pape François nous a dit, à nous les nouveaux évêques qui étaient réunis à Rome du 10 au 19 septembre dernier pour une session de formation : ‘Vous êtes les pasteurs ; et le pasteur, à l’image du Christ Bon Pasteur, doit paître le troupeau qui lui est confié. Que signifie paître ? Paître signifie : accueillir avec magnanimité, marcher avec le troupeau, demeurer avec le troupeau.
Accueillir tous les hommes et les femmes que vous rencontrerez tout au long de vos journées et que vous irez chercher lorsque vous vous mettrez en chemin dans vos paroisses et dans chaque communauté.
Marcher avec son troupeau. L’évêque est en chemin avec et dans son troupeau. Marcher avec tous comme des pères qui sont capables d’écouter, de comprendre, d’aider, d’orienter. Marcher en tête pour indiquer le chemin. Marcher au milieu pour écouter et sentir les brebis. Marcher en arrière pour porter celles qui sont en retard.
Demeurer, soyez présents, dans le diocèse. Soyez des pasteurs qui ont l’odeur des brebis, présents au milieu de votre peuple. Ne vous enfermez pas ! Allez parmi vos fidèles, même dans les périphéries de vos diocèses’.
Cette année, notre procession a un goût particulier, car elle représente la première activité après le lancement de notre synode diocésain il y a un mois ; synode qui a pour objectif d’appliquer le synode patriarcal maronite qui voulait renouveler notre Eglise maronite par le retour à nos sources spirituelles et le regard vers l’avenir avec espérance. Notre marche de prière s’insère dans la démarche de renouveau dans notre diocèse qui commence par un renouveau spirituel. Et c’est une démarche d’examen de conscience, de pénitence et de repentir, de retour à soi-même et à Dieu pour témoigner de la présence du Christ en nous, dans nos familles, dans notre Eglise et dans notre société.
Nous avons commencé notre synode diocésain par cette marche spirituelle vers ce haut lieu de sainteté dans notre diocèse pour écouter la voix de Dieu qui nous appelle à la sainteté et y répondre positivement. Et nous pouvons tous être des saints, comme nous le disait le Bienheureux Pape Jean-Paul II lors de la canonisation de Saint Nématallah Hardini en 2004 ».
Après la Messe, les sœurs nous ont invités, Mgr Saadé et moi-même ainsi que le comité directeur, au grand salon du couvent pour saluer tous les fidèles qui passaient devant nous et les encourager à rester fermes dans leur foi.