Accident du P. Pierre Khalifé, racconté par son évêque Mgr Mounir Khairallah
Samedi 21 décembre 2013
A 10h00, nous quittons Kfarhay, Mgr Saadé et moi-même, pour aller à Bkerké accompagner S. Exc. Mgr Estéphan Doueihi, évêque émérite de Saint Maroun Brooklyn, U.S.A., qui venait d’arriver au Liban, et qui devait rencontrer Sa Béatitude le patriarche Raï qui nous avait invités à déjeuner pour l’occasion.
A peine arrivés à Bkerké, et juste après avoir salué Sa Béatitude, je reçois un coup de fil de ma secrétaire Malène qui m’annonce, catastrophée, que P. Pierre Khalifé vient d’avoir un accident de voiture alors qu’il se rendait dans le village de Sourate, non loin de Kfarhay, pour célébrer la Messe aux personnes âgées qui se retrouvent tous les samedis.
« P. Pierre s’est précipité avec sa voiture dans un précipice ; j’ai appelé la Croix Rouge et je me rends auprès de lui », m’a-t-elle dit. Il était 10h55.
Je m’excuse auprès de Sa Béatitude, et je saute dans ma voiture pour revenir sur place. En 35 minutes j’étais à Sourate ; les secouristes de la Croix Rouge étaient déjà auprès du P. Pierre dans le bois, 40 m plus bas ; ils avaient fait ce qu’ils devaient faire pour le secourir et le fixer sur le brancard. « Il n’a rien de grave », m’ont-ils dit ; mais ils ne pouvaient pas le porter jusqu’à la voiture ; impossible d’escalader. Ils ont fait appel à une autre voiture pour venir avec les cordes, alors qu’ils continuaient de lui parler et de le tenir éveillé. Je pouvais le voir depuis la route et lui parler par téléphone. Cela lui a donné confiance. Heureusement, il était resté conscient et avait son portable pour contacter l’évêché. Il avait son chapelet à la main et chantait les chants de la neuvaine de Noël. Il a pu m’expliquer qu’il s’est rendu compte que sa voiture glissait et tombait vers la vallée ; la vitre-avant a été éjectée, sans se casser, et lui aussi, et il s’est retrouvé sur la vitre, alors que la voiture a poursuivi sa dégringolade. Il a été sauvé par la Providence.
Sa Béatitude m’a appelé à plusieurs reprises pour avoir les dernières nouvelles. L’opération de sauvetage a pris deux heures, avant qu’on ait pu le transporter à l’hôpital de Batroun, où toute l’équipe médicale nous attendait. Il a été immédiatement visité par le neurologue qui lui a commandé des radios- scanners pour la tête ; il n’y a rien ; Dieu merci. D’autres radios ont montré qu’il n’a même pas de fractures ; juste quelque contusions et quelques blessures légères. On a jugé tout de même le garder vingt-quatre heures sous surveillance.
Je suis resté auprès de lui jusqu’à 15h00, puis les sœurs de la Sainte Famille maronites, qui sont en charge de l’hôpital, ont pris la relève avec l’équipe des infirmières et des médecins.